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Robert Badinter et Meudon

Updated: Mar 21




C'est avec une très profonde tristesse que les militants de la Section de Meudon du Parti Socialiste ont appris la disparition de Robert Badinter qui fut l’un des leurs pendant de longues années.


A l’issue de sa Présidence du Conseil Constitutionnel c’est en effet à Meudon qu’il a installé dans notre modeste local sa permanence sénatoriale. Il est resté sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Un conseiller municipal de la Ville se souvient que lors de son arrivée à Meudon pour la première fois, il lui avait indiqué le chemin de la permanence .. qu'il ne connaissait pas.


Il a été depuis son arrivée parmi nous fidèle aux très nombreuses réunions publiques que nous avons organisées qu’elles soient électorales ou thématiques. Début 2022 encore il nous apportait son soutien.

Au-delà de Meudon, son souci était d’être utile. Tous les candidats, toutes les listes du 92 ont pu compter sur son soutien.


Les souvenirs sont très nombreux, et comme pour tous ceux qui l’ont rencontré, notre mémoire est encore marquée par sa rigueur morale, son attachement aux droits fondamentaux, sa précision juridique et sa voix exceptionnelle. Mais c’est aussi son humour souvent espiègle et sa volonté d’avoir un petit mot et un sourire pour tous ceux qui venaient à lui à l’issue de nos réunions qui nous accompagnent encore.

Si la Mairie de Meudon oubliait (disons-le comme ça) de nous fournir une sono pour une réunion sous un préau devant 200 ou 300 personnes, il se réjouissait presque et nous parlait théâtre, cour d’assisses et technique pour garder l’attention et le silence de la salle. Et ça marchait, enfin pour lui. Même à plus de 80 ans, les autres intervenants étaient immanquablement presque inaudibles.


Thierry Hollocou se souvient comme secrétaire de section d'avoir été effondré des courriers antisémites qui ont accompagné son arrivée parmi nous. Il relativisait le nombre de ces courriers, jouant le presque déçu, nous parlait du livre qu’il allait publier sur ce thème et nous plongeait à la fois dans les pages sombres de notre histoire et dans la nécessité irréfragable de croire en l’humanité et à ses progrès.


Il savait aussi nous éviter toute facilité. En août 1996 lorsque l’Eglise Saint-Bernard a été occupée par des sans-papiers et que Jean-Louis Debré a oublié au moins un temps son humanité, Robert Badinter voulait écouter. Quand Thierry a décroché son  téléphone au cœur de l’été, il l’a d’abord fait parler de ses vacances. Cinq jours avant il venait de conduire ses enfants à Oradour-Sur-Glane, deux jours avant il avait passé une partie de la nuit à Saint Bernard. Il tombait bien ! Il a écouté, questionné sur sa rencontre avec les familles occupant cette église. Il a su ensuite avant tout valoriser son humanité, leurs points de convergences, affirmer sa disponibilité à apporter des aides concrètes, mais aussi corriger avec fermeté les facilités et excès dû à son extrême émotion du moment. Cette fermeté, c’était affirmer l’exigence d’un combat digne et une façon de nous voir plus grand que ce que nous étions. Il nous a grandi, il nous revient d’être, à notre échelle, digne de cet héritage.


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